CIRCUIT TOURISTIQUE A MADAGASCAR

RECUEIL ET HISTOIRE DE MADAGASCAR

Quelques informations sur l'histoire de Madagascar


le royaume merina

RAFOHY : La première reine du royaume Hova dont l’histoire fasse mention et qui a fondé la dynastie des rois qui se sont succédé sur le trône e l’Imerina. Rafohy régna à l’Imerimanjaka (au sud de Tananarive) à l’est de l’étang d’Anganomasina, à peu près entre les années 1520 et1530. On ne sait presque de son règne. Quelques instants avant sa mort, elle aurait ordonnée que son corps fût déposé dans une pirogue et recouvert par une autre pirogue renversée : « Vous prendrez ces deux pirogues, dit la souveraine, et vous la coulerez  dans le lac voisin ». Son désir fût exécuté à la lettre. Sa fille Rangita lui succéda.

 

RANGITA : Fille de Rafohy et qui lui succéda dans la même capitale qu’elle à Imerimanjaka à peu près entre les années 1530 et 1540. Rangita (la crépue) avait deux fils : Andriamanelo et Andriamananitany. Avant de mourir, elle désigna son successeur en ces termes : « Andriamanelo aura le jeudi et Andriamananitany le vendredi ». C’était une façon de dire que l’aîné de ses fils lui succéderait immédiatement et, après l’aîné le cadet.

 

ANDRIAMANELO : fils de Rangita et qui lui succéda sur le trône de Merimanjaka à peu près entre les années 1540 et1575. Andriamanelo avait un frère, Andriamananitany, qui jaloux des prérogatives qu’avait accordées leur mère à Andriamanelo, s’enfuit à Ambohimanoa Andriamanelo transféra la capitale de son royaume à Alasora .A Andriamanelo revient l’honneur d’avoir inauguré l’usage des sagaies et des flèches : ce qui lui donna une grande supériorité sur les Vazimba dont il se fit redouter. Les six premiers enfant d’Andriamanelo et de Randamavola moururent tous en bas âge ; seul, le septième né à Betafo (à l’est de Tanananarive) devait parvenir à l’âge adulte : ce fut Ralambo, le premier grand roi de l’Imerina.

 

 RALAMBO : fils d’Andriamanelo né à Betafo (près d’Ambohimangakely) Tananarive-banlieu, et qui succéda à son père sur le trône à peu près entre les années 1575et 1610. On raconte qu’à l’instant de sa naissance, qui tomba le premier jour de la lune d’Alahamady, un sanglier (lambo) sauta par-dessus le toit de la maison où il naquit ; c’est de là que serait venu son nom Ralambo. C’est sous son règne que fut introduite en Imerina la première idole, Ikelimalaza, qu’une vielle femme appelée Kalobe avait apportée du Betsileo ; nombreux sont les traits fabuleux auxquels Ralambo et Ikelimalaza eurent une grande part. C’est encore sous son règne que fut introduit en Imerina l’usage du premier fusil : un jour d’Ambohibaoladina était attaqué par les Vazimba, Ralambo tira un coup de fusil de sa main gauche, et tous les ennemis s’enfuirent, se précipitant dans le marais voisin appelé, depuis se jour, Ankonamantsina (le marais infect.)Depuis cette date, la réputation de Ralambo était faite : c’était le roi au bâton qui crache du feu. Grâce à tout cela, ainsi qu’à l’astuce de chef de guerre, Andrianandritany, Ralambo vainquit plusieurs roitelets Vazimba, dont notamment celui d’Imerinkasinina. Pour affirmer encore d’avantage son prestige, il quitta Alasora et transféra sa capitale à Ambohidrabiby, chef-lieu du fief de son beau –père. C’est là que Ralambo institua la fête du « Fandroana » en souvenir du jour où il goûta pour la première fois de la viande de bœuf. Il décida à cette occasion que la bosse et le « vodihena » (la culotte du côté gauche) seraient pour le souverain. Enfin, Ralambo institua l’ordre des castes nobles qu’Andriamasinavalona devait réformer dans la suite, mais dont le fondement fut jeté à partir  de cette date. Il créa quatre castes se noblesse de cette façon : la première  eut pour souche son ils aîné Andriantompokoindrina, dont les descendants sont les actuelsAndriana d’Ambohimalaza ; la seconde et la troisième furent composées par les seigneurs de sa lointaine parenté : les actuels Andrianamboninolona et les Andriandranando ; et la quatrième comprit ses propres descendants et ceux de  la branche d’Andrianjaka , se second fils et qui lui succéda sur le trône , cette quatrième fut appelée Zanadralambo.On rapporte qu’à la mort de Ralambo (1610), ses Etats s’étendaient à l’Est jusqu’à la forêt , Tananarive non comprise.

 

ANDRIANJAKA : cinquième roi de l’Imerina depuis Rafohy, fils de Ralambo (1610-1630). N’étant que le second fils de Ralambo l’aîné s’appelait Andriantompokoindrina. Andrianjaka eut cependant la succession du trône grâce à l’attachement dont il fit montre vis-à-vis des affaires du royaume et envers les personnes de son père à maintes circonstances : lors de la prise d’Ambohipoloalina et à l’occasion d’une maladie simulée de Ralambo particulièrement . L’avenir devait justifier l’heureux choix qu’avait  fait Ralambo : Andrianjaka devint un grand roi par la suite. Siégeant tantôt à Alasora, tantôt à Ambohidrabiby, il eut l’idée de faire sa capitale d’une belle et grande colline, à peu près à mi chemin  des deux localités : Analamanga, alors habitée par les Vazimba. Il décida donc de prendre cette ville.Ce ne fut heureusement pas difficile, car à l’approche de ses troupes, les Vazimba s’enfuirent sans opposer de résistance. Arrivé au sommet de la colline, Andrianjaka en fit couper les arbres séculaires, puis il y installa une colonie de mille soldats d’Avaradrano appelés Tsimilefa. Depuis ce jour là, Analamanga perdit son nom et ne s’appela plus que Tananarive (La Ville des Milles). Outre la conquête de Tananarive, on cite parmi les choses remarquables accomplies par Andrianjaka, la commencement des travaux de digues sur le bords del’Ikopa pour avoir le Betsimisaraka et la construction du mausolée royal dit Fitomiandalana ; mais ce qui mit le comble à sa gloire, ce fut d’avoir pu se procurer cinquante fusils et trois barils de poudre (le fusil était déjà connu en Imerina du temps d’Andriamanelo, mais, sans doute, encore à l’état de chose rare). Andrianjaka mourut vers 1630 ; il fut le premier roi enterré à Tananarive dans le Fitomiandalana. Ses sujets pleurèrent sa mort plus que celle des autres rois, et c’est depuis sa mort que se sont établis les usages  du deuil royal qu’on devait garder jusqu’à la fin de la monarchie hova.

 

 

ANDRIATSITAKATRANDRIANA : sixième roi de l’Imerina depuis Rafohy, régna à Tananarive de 1630à 1650 environ. La tradition rapporte que ce roi consacre son règne à encourager l’agriculture, il eut pour successeur son fils Andriantsimitoviaminandriandehibe.

 

ANDRIATSIMITOVIAMINANDRIANDEHIBE : septième roi de l’Imerina depuis Rafohy, père d’Andriamasinavalona, résidant à Tananarive aux environ de 1650 à1670. Aucun fait saillant ne saillant son règne. Il laissa la succession du trône à son fils aîné Razakatsitakatrandriana.

 

RAZAKATSITAKATRANDRIANA : huitième roi de l’Imerina depuis Rafohy fils aîné d’Andriantsimitoviaminandriana et frère d’Andriamasinavalona. A peine monté sur le trône deTananarive, Razakatsitakatrandriana se montra un souverain dur et égoïste, aussi un puissant parti de la noblesse, à la tête duquel était un sage nommé Andriamampandry ne tarda-il pas à proclamer sa déchéance, afin de placer au pouvoir  son frère cadet Andriamasinavalona. Voici dans quelles circonstances ce coup d’état plutôt bénin, s’éffectua. Andriamampandry, conseiller du roi, prit un ami avec lui et alla rendre visite au souverain. A peine entré, l’ami d’Andriamampandry lança  des imprécations contre le roi et s’en fut. Andriamampandry en prit prétexte pour consulter le sort selon l’usage en pareil cas, à l’époque « parce que disait il, son ami avait secoué son lamba contre le souverain » Interrogé à deux reprises, le sort aurait répondu que le roi devait immédiatement quitter Tananarive et aller au Nord. Pris de peur, celui-ci obéit tout de suite, mais il n’était pas encore à une lieue de la ville que la foule y proclama roi son frère cadet, Andriamasinavalona. Razakatsitakatrandriana ne devait plus reparaître ; il avait régné cinq ans de 1670 à 1675 ; il était considéré comme un roi déchu et, partant, ses restes ne se trouvent pas au Fitomiandalana.

 

ANDRIAMASINAVALONA : huitième roi et l’un des plus grand de l’Imerina depuis Rafohy (1675-1710), frère du roi déchu Razakatsitakatrandriana et fils du roi Andriantsimitoviaminandriandehibe. L’accession d’Andriamasinavalona au trône de Tananarive fut des plus particulières. C’était son grand frère Razakatsitakatrandriana qui avait d’abord régné, mais celui-ci se montra d’une tyrannie telle que tout le peuple était décidé à le renverser. Le saga « loholona » Andriamampandry prit la tête du mouvement et, par une habille manœuvre, il réalisa un coup d’état très heureux. Depuis ce jour, le nouveau roi fit d’Andriamampandry son premier et intime conseiller, dont, malheureusement,  il n’écouta pas toujours les sages avis. Doux et équitable, le nouveau roi Andriamasinavalona, non seulement gagna l’affection de son peuple, mais même attira sous son sceptre de nombreux chefs de l’Est et de l’Ouest. Son premier souci fut, à l’intérieur, d’intensifier l’agriculture, aussi agrandit-il les digues limites des rizières du Betsimitatatra jusqu’à Ilanivato. aComme Ralambo, son trisaïeul, il donna une telle importance à l’organisation de la noblesse qu’il remania à nouveau celle établie par Ralambo lui-même : entre autres modifications, il plaça  au dessus des classes nobles alors existantes celle qui porte encore aujourd’hui son nom, composée de deux de ses enfants qui ne devaient pas régner, et, au dessus encore, la caste des Zazamarolahy, composée des enfants de ses prédécesseurs. L’excès d’une qualité dévient un défaut : la bonté d’Andriamasinavalona dégénéra en faiblesse : il eut le tort, de son vivant même, de partager ses Etes entre ses quatre fils qui devaient gouverner sous sa direction aux quatre points cardinaux de l’Imerina. Ce projet fut vivement et à plusieurs reprises combattu par son sage conseiller Andriamampandry, mais ce fut en vain. Andriamasinavalona ne voulut pas revenir sur sa décision : il plaça (1710) son fils aîné Andriantsimitoviaminandriana à Ambohimanga, Andrianjakanavalomandimby près de lui à Tananarive, Andrianavalonimerina

à Ambohidrabiby, et Andriantomponimerina à Ambohidratrimo ; de plus, il plaça son neveu Andriambohinimerina à Alasora. Il eut à regretter cette division du royaume, et la leçon allait lui venir à l’un de ses propres fils même. Andriantomponimerina, le seigneur d’Ambohidratrimo s’étant montré tyrannique envers ses sujets, ceux-ci vinrent s’en plaindre auprès d’Andriamasinavalona. Aussitôt le vieux souverain de rendre auprès de son fils pour l’exhorter à mieux gouverner. Mais celui-ci, loin d’écouter les conseils paternels, lui répondit avec insolence et le retint même prisonnier. Andriamasinavalona ne devait sortir du rova d’Ambohidratrimo que sept ans après grâce au dévouement du peuple et à l’astuce d’un chef Sakalava, Andriamaheninarivo. Le peuple avait secrètement aménagé une tranchée de sortie de l’endroit où était enfermé Andriamasinavalona à la rue qui déboucha au dehors de la vile d’Ambohidratrimo. La tranchée achevée, on y descendit une nuit le vieux roi au moyen d’une grosse corde, cependant que le prince Sakalava détournait l’attention d'Andriantomponimerina en le régalant dans un grand festin. C’est ainsi qu’Andriamasinavalona put regagner sa capitale, Tananarive. Après cet événement se place le sacrifice de Trimofoloalina, beau geste qu’Andriamampandry imagina pour sonder jusqu’à quel point le peuple était resté encore fidèle à Andriamasinavalona. La triste aventure arrivée au roi ne fut pas le seul malheur auquel il assista de son vivant en conséquence du partage du royaume, il y eut aussi la grande famine appelée «  mavovavazokiny ». Les Merina, mécontents du régime de féodalité sous lequel les jeunes princes gouvernaient un peu partout, abandonnèrent le travail et il en résulta une grande famine. Et c’est sur ce triste événement qu’Andriamasinavalona mourut vers 1710, le grand roi dont la faiblesse a retardé presque d’un siècle l’unification d’uneImerina puissante et déjà en marche vers le progrès.

 

ANDRIANTSIMITOVIAMINADRIIANDRAZAKA : fils aîné d’Andriamasinavalona qu’il plaça à Ambohimanga quand il partagea ses Etats entre ses quatre fils en 1710. A l’encontre de ses trois frères Andrianjakanavalomandimby (Tananarive), Andriantomponimerina (Ambohidratrimo), Andrianavalonimerina (Ambohidrabiby),

Andriantsimitoviaminandriandrazaka était réputé pour sa bonté et sa sagesse, qualités qu’il transmit en 1720, avec l’héritage du trône, à son fils Andriambelomasina, grand-père d’Andrianampoinimerina.

 

ANDRIAMBELOMASINA : petit fils d’Andriamasinavalona et fils

d’Andriantsimitoviaminandriana (celui d’entre les fils d’Andriamasinavalona qui régna à Ambohimanga) et de Rangonimerina. Andriambelomasina accéda au trône d’Avaradrano vers 1730. C’était un roi juste et bon et animé de hautes ambitions : « C’est moi que Dieu a choisi pour régner à Avaradrano, dit il en montant sur le trône, mais à la fin, j’aurai rassemblé sous mon sceptre tout l’Imerina laissé par mon grand père Andriamasinavalona ». Ce n’était qu’un vœu, la gloire de rétablir l’unité dans l’Imerina était réservée à son petit fils Imboasalama, dit Andrianampoinimerina. Andriambelomasina eut, à maintes reprises, à défendre son petit royaume contre les Sakalava ; c’est lui qui bâtit le village d’Abohitrarahaba, faisant de ce village un poste avancé d’Avaradrano du côté du territoire d’Antananarive. Andriambelomasina eut dix enfants de sa femme Rasoherimananitany, dont le des garçons fut Andrianjafinandriamanitra et la première des filles, Ranavalonadriambelomasina, la mère d’Imboasalama. De son vivant même, il avait pris soin de nommer ses successeurs sur le trône d’Ambohimanga dans l’ordre suivant : d’abord, son fils aîné, Andrianjafy puis à la mort  de ce dernier, son petit fils, le de sa fille aînée Ranavalonadriambelomasina, c’est-à-dire Imboasalama. C’est pour avoir tenté de changer ces volontés d’Andriambelomasina qu’Andrianjafy fut détrôné par les loholona d’Ambohimanga qui mirent tout de suite à sa place Imboasalama. Nombreux sont les traits que l’on raconte sur les relations d’Andriambelomasina avec son petit fils Imboasalama, relation qui le mirent à même d’apprécier le caractère de la valeur du jeune prince, le futur grand monarque. Un jour, le vieil Andriambelomasina rassembla autour de lui ses fils et petits-fils et offrit à leur choix divers objets : des bijoux, des oranges, des étoffes aux couleurs voyantes, et une petite corbeille remplie de terre. Comme Imboasalama choisit parmi les objets présentés la petite corbeille de terre, le vieux souverain en fut frappé et s’écria : « A lui la terre et le royaume ! » Andriambelomasina mourut vers 1770, vénéré de tout l’Avaradrano.

 

ANDRIANJAFY : (de nom complet Andrianjafinandriamanitra), l’aîné des quatre fils d’Andriambelomasina et oncle maternel du grand roi Andrianampoinimerina. De son vivant, Andriambelomasina avait nommé Andrianjafy seigneur d’Ilafy, et, avant de mourir, en 1770, le désigna pour lui succéder sur le trône d’Ambohimanga, tout en recommandant qu’Imboasalama (le futur Andrianampoinimerina) règnerait après lui. Quelques années après la mort d’Andriambelomasina, Andrianjafy, sur le les conseils de sa femme, Ranavalondrazaka, se mit en tête de donner la succession du trône d’Ambohimanga  à leur fils unique : Ilaitokanimerina, contrairement aux volontés d’Andriambelomasina. Il essaya donc par trois fois d’attenter aux jours du jeune Imboasalama son neveu, mais ses sinistres projets se retournèrent contre lui : douze chefs d’Ambohimanga, à la tête  desquels fut Rabefiraisana,s’apercevant qu’Andrianjafy voulait changer les paroles d’Andriambelomasina, le détrônèrent et élurent Imboasalama à sa place(17897). Aux chefs d’Ambohimanga devaient se joindre, peu après, les chefs d’Ilafy sous la conduite d’Andriantsilavo et de Hagamainty. Défait et découragé le roi déchu Andrianjafy alla chercher refuge auprès de son beau fils Andrianamboatsimarofy, roi de Tananarive. Il y eût vécu en paix s’il ne se fut laissé prendre au piège des habitants d’Avaradrano. Ceux-ci envoyèrent trente Zanamarefo, habitants d’Ambohitrarahaba, pour inviter Andrianjafy à revenir parmi ses anciens sujets qui, disaient ils, le regrettaient. Malgré les avertissements d’Andrianamboatsimarofy, Andrianjafy accepta de suivre les Zanamarefo. Ceux-ci le portèrent alors dans une litière fermée, mais au lieu de l’amener Ambohimanga, ils le dirigèrent, après de multiples détours, au fond d’un vallon solitaire, au sud d’Ambohimanga, où ils le mirent à mort. Cette vallée se nomme encore de nos jours Antsarafady (le val tabou). Ainsi finit Andrianjafinandriamanitra.

 

1787-1810 Ramboasalama, prince d'Ambohimanga, unificateur des Merina appelé Andrianampoinimerina (abrégé en Poina ou *Nampoina)

1810-1828 Radama Ier, fils d'Andrianampoinimerina, unificateur de la majorité des royaumes de Madagascar, le titre de Roi de *Madagascar lui étais reconnu par les diplomates étrangers

1828-1861 Ranavalona Ière

1861-1863 Radama II

1863-1868 Rasoherina, épousa Rainilaiarivony Premier Ministre (1864-1895)

1868-1883 Ranavalona II, épousa Rainilaiarivony Premier Ministre (1864-1895)

1883-1896 Ranavalona III, épousa Rainilaiarivony Premier Ministre (1864-1895), exilée à 1897 à la Réunion et puis à Alger

 

 

 

« ROYAUME D’AMBOHIMANGA »

 

ANDRIANTSIMITOVIAMINANDRIANDRAZAKA : fils aîné d’Andriamasinavalona qu’il plaça à Ambohimanga quand il partagea ses Etats entre ses quatre fils en 1710. A l’encontre de ses trois frères : Andrianjakanavalomandimby (Tananarive) Andriantompoinimerina (Ambohidratrimo), et Andrianavalonimerina (Ambohidrabiby), Andriatsimitoviaminandriandrazaka était réputé pour sa bonté et sa sagesse, qualités qu’il transmit en 1720, avec l’héritage du trône à son fils Andriambelomasina, grand père d’Andrianamponimerina.

 

ANDRIAMBELOMASINA : petit fils d’Andriamasinavalona et fils d’Andriantsimitoviami-andriana (celui d’entre le fils d’Andriamasinavalona qui régna à Ambohimanga) et de Rangorinimerina. Andriambelomasina accéda au trône d’Avaradrano vers 1730. C’était un roi juste et bon et animé de hautes ambitions : «C’est moi que Dieu a choisi pour régner à Avaradrano, dit il en montant sur le trône, mais à la fin j’aurai rassemblé sous mon sceptre tout l’Imerina laissé par mon grand père Andriamasinalona ». Ce n’était qu’un vœu, la gloire de rétablir l’unité dans l’Imerina était réservée à son petit fils Imboasalama, dit Andrianampoinimerina. Andriambelomasina eut, à maintes reprises, à défendre son petit royaume contre les Sakalava ; c’est lui qui bâtit le village Abohitrarahaba , faisant de ce village un poste avancé d’Avaradrano du côté du territoire d’Antananarivo.

 

ANDRIANAMPOINIMERINA : (le prince désiré de l’Imerina), le plus célèbre roi de l’Imerina et le principal fondateur de la monarchie dite hova. Andrianampoinimerina naquit le premier jour de lune d’Alahamady de l’an 1745 ( ?) ; il était fils d’Andriamiaramanjaka, seigneur d’Ikaloy, et de Ranavalonandriambelomasina, fille aînée du roi d’Ambohimanga Andriambelomasina. Comme il naissait un jour dit violent (était considéré comme tel le 1èr jour des 1èr, 4ème, 7ème et 10ème mois lunaires), on lui donna selon l’usage un nom péjoratif, celui d’Imboasalama (un chien robuste) ; celui d’Andrianampoinimerina ne fut appliqué qu’à partir du moment où s’affirma son pouvoir unique sur tout l’Imerina. Pour être « violent », le destin d’Imboasalama n’en était pas moins chargé d’heureux augure, annonçant sa future grandeur, car les plus grands rois qui l’avaient précédé avaient en naissant le même horoscope : Ralambo et Andriamasinavalona. A cet heureux présage Imboasalama joignait, il est vrai, des qualités solides et réelles : un bon sens vigoureux ; une grande sûreté de jugement et un sens profond et élevé à le fois de la justice et de l’humanité. Dès son bas âge, il fit montre de toutes ces caractéristiques. Un jour, son grand père Andriambelomasina réuni autour de lui ses petit fils et leur fit choisir parmi un grand nombre de cadeaux. Tout de se précipiter sur les objets de belle apparence, tandis que le jeune Imboasalama, lui, portait son choix sur une soubique remplie de terre. Le grand père alors de s’écria, tout ravi : « A lui la terre et le royaume ! » Avant de mourir, Andriambelomasina avait désigné ses successeurs : d’abord son fils aîné Andrianjafy, puis, après lui, le fils de sa fille aînée, Imboasalama. A la mort du vieux monarque, ce fut donc Andrianjafy qui régna. Malheureusement, ce dernier s’avéra trop autoritaire et injuste. De plus, à l’instigation de sa femme, il voulut changer l’ordre établi par son père au sujet de la succession au trône, en faveur de son propre fils Ilaitokanimerina. Pour y arriver, il lui fallait ce pendant supprimer Imboasalama, et cela n’était guère facile. Comme il cherchait à attenter, pour la troisième fois, aux jours de son neveu, Andrianjafy fut lui-même destitué par une quarantaine de « loholona » tsimahafotsy  (d’Ambohimanga) conduit par Rabefiraisana au profit du jeune Imboasalama. Quelques noms sont à retenir parmi les acteurs de ce coup d’état extraordinaire : Anndriantsimitovizafinitrimo, un autre oncle d’Imboasalama, qui avait toujours pris sa défense contre Andrianjafy ; le devin Ratendro, qui allait alerter Rabefiraisana et se compagnons ; enfin, Hagamainty et Andriantsilavo, « loholona » tsimiamboholahy (d’Ilafy) et partisans d’Andrianjafy mais qui se rallièrent très tôt à la faction d’Imboasalama. Ce n’était pas tout de prendre le pouvoir, il fallait encore l’asseoir. Proclamé roi d’Ambohimanga en 1787, Imboasalama acquit aussitôt l’estime du peuple. Partout on se rappelait et on exaltait ses vertus de l’époque où il n’était que jeune prince : « Le voilà devenu roi, disait-on, celui qui poursuivait des cailles pour les vendre, celui qui élevait des brebis et des bœufs… Imboasalama va donc régner seul. Nos bœufs seront désormais à nous. C’est un prince plein de bonté et de douceur ». En fait, après les sept premières années pacifique de son règne (1787-1794), Andrianampoinimerina entreprit  des conquêtes : il savait trop bien que la vraie paix était conditionnée par l’unification totale du pays telle qu’elle existait sous Andriamasinavalona. « Je ne veut pas, dit-il, que le pays ressemble à un repaire de sanglier ; mais il est bon qu’il n’y ait qu’un roi, pour donner la paix à l’Imerina. Voilà pourquoi je demande à Dieu d’être seul roi ». Ses visées allaient même encore plus loin que l’Imerina : ceux qui l’avaient porté au trône ne lui dirent-ils pas : « Toute cette île vous appartient » ? et lui-même prononçait souvent ces mots : « Il faut que cette terre m’appartienne, la mer sera la limite de mon royaume ». La conquête de l’Imerina fut assez dure. Il fit preuve d’une vaillance et d’une ténacité extraordinaires, en même temps que d’une générosité et d’une humanité qui lui gagnèrent les cœurs , tirant aussi diplomatiquement parti de l’alliance morganatique dont il ne se fit faute d’user selon les usages admis à son époque. Il du livrer trois batailles avant d’occuper Antananarive où régnait alors Andrianamboatsimarofy ; celui-ci, vaincu, alla pousser plus à l’Ouest, à Soananjakana (Anosijato) tout en remettant le pouvoir entre les mains de son fils Ramaromanompo,qu’il fit régner sur tout l’Imerinatsimo (Vakinisaony et Ambodirano). A la mort de son père, Ramaromanompo, se soumit à son tour à Andrianampoinimerina ; de crainte que les Manisotra et les Ambodirano ne se révoltassent à nouveau, Andrianampoinimerina repoussa Ramaromanompo encore plus au Nord et le mit en résidence à Mangarano, au Nord d’Ambohidava, tandis qu’il épousa sa fille Ravaomanjaka, qu’il plaça à Fenoarivo.Toutes les villes de l’Imerina : Ambohidratrimo, Alasora, Ambohipeno, Ambohimanambola, Ambatomanga, Ambohijoky, passèrent ainsi,une à une, soit de vive force, soit par diplomatie, soit encore par suite de la bonté dont il fit montre envers les vaincus, sous la sceptre d’Andrianampoinimerina, et se fut avec raison qu’on l’appela à partir de cette date du nom de « Désiré de l’Imerina ».Une fois maître de tout l’Imerina  et puissamment aidé par ses vaincus d’hier (les vaillant Antehiroka et les intrépides Manisotra), il tourna de nouveau ses armes contre l’Imamo de l’Ouest dont il défit assez bénignement le roi Andriamary, puis contre les Sihanaka du Nord, où il plaça des « voanjo » dont les descendants habitent encore aujourd’hui le territoire Sihanaka, depuis Anjozorobe jusqu’à Antoby ; enfin, contre les Betsileo du Sud. Ceux-ci semblèrent tout d’abord se soumettre sans beaucoup de difficultés surtout après la trahison du fils du roi betsileo Andriamanalinarivo, mais cette soumission forcée ne dura pas longtemps. Andrianampoinimerina dut entreprendre deux grandes campagnes au bout desquelles il soumit tout les Vakinakaratra qu’il confiait à des vadintany ou commissaires royaux avec mission d’étendre la domination merina sut tout le pays betsileo. Pendant les dernières années de sa vie, il tenta de gagner diplomatiquement les Sakalava de l’Ouest et du Nord, mais cela ne fut réalisé que par son fils Radama Ier.  Telles futures les conquête d’Andrianampoinimerina : par les agrandissements successifs faits sous son règne, le royaume Hova dépassait de quatre à cinq fois en étendue l’Imerina du temps d’Andriamasinavalona. Plus encore que par ses conquêtes, Andrianampoinimerina se montra grand roi par la sagesse de son administration. Du point de vue administratif, il divisa l’Imerina en six grands territoires : l’Avaradrano (au Nord et au Nord Est d’Antananarive), le Vakinisaony (à l’Est et au Sud Est), l’Ambodirano (à l’Ouest et au Sud Ouest), le Marovatana (au Nord d’Ambodirano), le Vonizongo (au Nord encore de Marovatana), enfin le Vakinakaratra (au pied du massif de l’Ankaratra). Il créa d’a           bord 50, puis 70 vadintany, qu’il appela « ses yeux ses oreilles et ses mains » et qui distribuaient les corvée, faisaient les levées soldats, percevaient les impôts, examinaient les procès graves. S’il n’a pas institué du moins à-t-il réorganisé presque complètement le « fokonolona », ce type de collectivité socio-économique s’administrant elle-même et assurant sa propre police et propre jugement jusqu’à un certain degré, et dont les activités reposent sur un vigoureux esprit de corps par lequel tous travaillent pour chacun à titre de revanche les uns pour les autres aussi chacun ne cesse de posséder en propre ses biens. Du point de vue politique, Andrianampoinimerina s’efforça d’assoire solidement l’autorité royale : le roi était souverain absolu des personnes, des biens et des terres, seul législateur, maître des corvées, mais le gouvernement était effectivement partagé avec le peuple : dans plusieurs discours demeurés célèbres, Andrianampoinimerina le consulta maintes fois après avoir pris l’avis de se propres conseillers. « Je vous consulte, vous tous, dit-il un jour, vous les grands et mes conseillers, car je n’impose pas ma volonté ; je ne dis pas : c’est ainsi que je le veux : voici comment je veux réglementer mon royaume ; l’acceptez vous oui ou non ? Si acceptez, je rassemblerai la population et je prononcerai un kabary pour l’informer de cette décision ». Du point de vue législatif,  il établit un code civil parfaitement conforme au droit naturel et baux mœurs du pays, ainsi qu’un code pénal dont le seul défaut était une sévérité excessive : étaient punis de la peine capitale le trafic de la justice, le vol de personnes destinées à être vendues comme esclaves choses normales ; mais même le fait de boire du rhum, de fumer du chanvre et de chiquer, était passible de mort. Là cependant en cours d’exécution, de précieux conseillers, tels que Hagamainty et Andriantsilavo, corrigèrent plus d’une fois ce que le code pénal avait de trop rigoureux. Du point de vue militaire, Andrianampoinimerina fut le premier roi Marina à mettre un certain ordre dans l’armée, parmi les soldats auxquels il donna le nom « lahindefona » (homme de la lance). Un règlement voulait qu’en campement les tentes reproduisissent exactement sur le sol, selon leur situation géographique, les six territoires de l’Imerina ; ce qui permettait à chaque soldat de reconnaître rapidement le lieu de sa tente ; au centre du camp, s’élevait le rova, gardé par les esclaves royaux. Au combat, les soldats s’excitaient mutuellement : tel corps payait 1000 piastres à un autre ayant montré plus de courage dans le bataille ; les braves étaient félicités et récompensés, notamment les « voromahery » étaient autorisés à placer un aigle au faîte de leurs tentes et même de leur maison. Du point de vue économique, Andrianampoinimerina se montra d’une sagacité d’esprit vraiment étonnante. D’abord, il eut comme seul souci le bien-être de ses sujets : « Quoi qu’il en soit, dit-il, le soin de l’Etat ne consiste que dans les travaux qui rendent la terre productrice, puisque c’est là la façon d’assurer le bien être de la population », et c’est pourquoi il porta ses efforts sur l’agriculture et le commerce. « Le riz et moi, nous ne faisons qu’un », aimait-il à répéter et il encourageait tout le monde au travail ; aux nécessiteux valides qui lui demandaient l’aumône, il offrait une bêche en disant : « Travaillez la terre, elle vous nourrira ». Il donna de même une grande impulsion au commerce. Il créa nombre de marchés à travers tout le royaume ; le premier, il fonda le système monétaire, des poids et des mesures (la brasse pour la longueur, le « vata » pour la capacité). Pour la promptitude et l’économie des transports, il fit creuser un canal (le « lahindrano ») depuis Antananarive jusqu’à Sahafa près d’Ambohimanga, canal que lui-même, assis dans une pirogue, inaugura en grande pompe dans un grand jour de fête et de réjouissances publiques. Quand aux leçons d’économie, il ne se fit pas faute de les prodiguer ; voici, par exemple, un conseil sur l’épargne et la capitalisation : « Si vous allez chercher du bois à brûler, vendez-le pour avoir de l’argent ; achetez un poulet qui deviendra une brebis, un mouton, puis un bœuf… » Andrianampoinimerina avait sa théorie en matière d’économie politique. Tout d’abord, il déclara l’égalité de tous en droit : « Je ferai de l’Imerina, dit il, une pintade d’une seule couleur… La pintade n’est pas un oiseau à gros plumage car ses plumes sont mêlées et ne font qu’un… », et l’égalité devant le travail : « Si quelqu’un  vole, dit-il encore, jusqu’à une racine de manioc, ou s’approprie quoi que se soit, jusqu’à un « saonjo », je le punirai. Travaillez donc pour avoir des biens ; nul n’a rien sans peine » ; puis, il s’opposa formellement aux abus des grands, des riches ou des forts sur les petits : écoutons le dire aux sujets de son grand-père avant même qu’il ne fût roi : « Je ne suis pas, moi, un jeune prince qui s’approprie les bœufs d’autrui, je les achète », et lorsqu’il  devint roi : « Je ne suivrai pas dans mon royaume les fantaisies de mes femmes et de mes enfants » ; enfin il avait le respect souverain de la propriété de chacun, mais en même temps il avait aussi le souci constant d’élever la condition des petits ; cela est dit clairement : « Voici ce que je vous déclare à vous qui êtes sous le ciel : Ayez confiance, reposez –vous tranquillement … Je fais en sorte que les petits  jouissent de ce qu’ils ont, et les grands aussi ; je fais en sorte que les maigres s’engraissent et que les petit grandissent . N’est-ce pas cela, ô vous qui êtes sous le soleil ? » Si Andrianampoinimerina ne dit pas ici explicitement ce qui lui permet de rapprocher ces deux choses difficiles à concilier : respect de la propriété, d’une part, et souci d’engraisser les maigres, d’autre part, on sait par ailleurs que c’est la pitié pour ne pas dire la charité qui sans cesse avait mu Andrianampoinimerina comme le montre une anecdote qu’il a vécu, un jour que, ayant attrapé un malhonnête individu en flagrant délit de vol de cultures vivrières, il lui dit : « Pensez-vous qu’ils (les « saonjo » du cultivateur) n’ont causé aucune fatigue à leur propriétaire ? » Et il en vint à indemniser, lui en personne, le cultivateur volé. Cette solution de l’inégalité économique par la justice et la charité témoigne, semble-t-il, d’une sagesse éclairé. Andrianampoinimerina avait douze femmes ; cela ne doit pas nous surprendre outre mesure car s’il ne se peut approuver, du moins s’explique-t-il,  étant inséré dans le contexte des mœurs du temps, sans compter que, pour Andrianampoinimerina, il «employait » comme le dit le P. Callet dans le Tantara ny Andriana la plupart de ces femmes « pour pacifier » les territoires qu’il avait récemment conquis par les armes. Sa première épouse s’appelait Rabodonimerina ; l’une d’elles, Rambolamasoandro, devait devenir la mère de Radama Ier. Parmi les autres enfants d’Andrianampoinimerina, on cite encore Ramavolahy, qu’il eut de la princesse d’Alasora Ramanantenasoa, une de ses douze femmes. Ramavolahy était l’aîné de Radama, et le monarque l’avait d’abord dessiné à lui succéder, mais Ramavolahy s’étant montré inférieur à sa tâche lors d’une expédition au pays des Sihanaka, Andrianampoinimerina changea d’avis et promit la couronne à Radama. Dépité, Ramavolahy conçut, pour se venger, le projet monstrueux de frapper son père, mais, la chose s’étant ébruitée, il fut mis lui-même a mort par les loholona tsimahafotsy. Ramavolahy n’était pas d’ailleurs le seul des enfants d’Andrianampoinimerina à vouloir attenter à ses vieux jours, un autre, Robodolahy, son fils adoptif, neveu de sa première épouse Rabodonimerina, fut également puni de son projet parricide. Ainsi les dernières années du grand roi furent-elles attristées par le douloureux spectacle des jalousies et des querelles qui éclataient entre ses fils. Pour y mettre fin, il proclama alors solennellement Radama son successeur ; il devait d’ailleurs s’éteindre peu de temps après, en 1810, pleuré de tous et objet de funérailles grandioses, âgé d’environ 65 ans, après 25 ans de règne (1745- 1810).

 

RADAMA Ier : (dit aussi Radama Rainy, père) : Fils du grand roi Andrianampoinimerina et de sa femme principale Rambolamasoandro, né en 1792. Héritant des hautes ambitions de son père, Radama passa tout son règne qui ne dura que dix-huit ans à continuer d’étendre le royaume hova. Avant même la cérémonie d’intronisation, il eut à réprimer plusieurs révoltes chez les Bezanozano et chez les Betsileo d’Ambositra et de Fianarantsoa et le fit avec une certaine sévérité, car ces tribus avaient essayé de secouer le joug merina après la mort d’Andrianampoinimerina. Radama régna à une époque où l’Angleterre et la France étaient en pleine rivalité coloniale, et, bien qu’ayant la partie difficile, il se tira habilement d’affaire en roi diplomate et intelligent. En 1814, l’île de France, Maurice devint propriété de l’Angleterre ; Robert Farquhar, gouverneur de cette île, jetait des regards d’envie sur Madagascar tandis que la France multipliait un peu partout sur la côte Est ses garnisons pour pouvoir établir qu’elle avait des droits sur Madagascar. Radama met à profit les avances de Farquhar pour étendre son royaume ; il reçoit ses envoyés, Lesage et Hastie (1816), qui l’aident à organiser son armée ; à deux reprises, il appose sa signature sur un traité rédigé par Farquhar abolissant la traite d’esclaves (23 octobre 1817 et 11 octobre 1820). Puis il entreprend ses expéditions en commençant par celles du Menabe (1820-1822), qui aboutissent à son mariage avec Rasalimo, fille du roi du Menabe, Ramitraho ; Ramamba et Andrianikija furent ses principaux généraux lors de cette guerre. En 1822, dès son retour du Menabe, Radama, par l’entremise d’une corvette anglaise, signifie à Sylvain Roux qui venait de débarquer à Sainte Marie d’avoir à se retirer au plus tôt ; en 1823, il entreprit en personne les campagnes de la côte orientale, prit Tamatave, Mahavelona et Tintingue. En 1824 tandis qu’il envoya un corps d’armée Hova prendre Mananjary  sous le commandement de Jean René et un autre prendre Fort-Dauphin (1825)sous les ordres de Ramananolona, il dirigea lui même la campagne du Boina, aidé de ses meilleurs généraux : Ramanetaka et Ramaroasandry. Cette  dernière expédition fut désastreuse pour l’armée de Radama, mais le roi merina finit par conquérir le Boina, dont le roi Andriantsoly s’enfuit à Mayotte en Avril 1827. Radama ne se contenta pas d’étendre son royaume, il fut le premier à l’ouvrir à la civilisation étrangère. Ami de l’instruction, (il avait déjà comme secrétaires deux Antaimoro : Andriamahazonoro et Ratsilikanina qui lui avaient appris le « sorabe » ou écriture arabe) il apprit et fit enseigner à ses sujets, par les soins du Français Robin, son aide de camp et son troisième secrétaire, la lecture, l’écriture, le calcul et le français. Quant à armée, il l’organisa d’une façon sérieuse notamment instructeurs des troupes les deux Anglais Hastie et Brady. L’industrie commença aussi à se développer à Madagascar sous le règne de Radama : un Français, Le gros charpentier, et deux Anglais, Cameron et Hovendon, industriels, apprirent aux Malgaches l’usage de divers outils ; les deux derniers fondèrent même la première à Tananarive. Il n’est pas jusqu’à la Justice à laquelle Radama n’apportât réorganisation en nomment des juges (les Andriambaventy) et en supprimant l’usage du « tangena ». Radama mourut à Tananarive le 27 juillet 1828, après avoir bien mérité de tous ses sujets, laissant le royaume à sa femme Ramavo (Ranavalona I ère). (1792-1828).

 

RANAVALONA I ère : Femme de Radama Ier, connu sous le nom de Ramavo avant son accession au trône en 1828. Cette reine a la réputation d’être une xénophobe exacerbée et d’un naturel féroce. Elle eut quatre Premiers Ministres successifs : Rainimahay, puis le jeune et bel Andriamihaja, père de Radama II, enfin Rainiharo et Rainijohary, ces deux derniers exerçant en même temps la fonction de ministre et après avoir fait chacun leurs preuves en conduisant des troupes au cours de plusieurs expéditions. Le long règne de Ranavalona I ère fut marqué par plusieurs événements importants dont les principaux sont : a) un commencement  de révolution dont elle soupçonna les Anglais d’être les fauteurs, aussi déchira-t-elle tous les traités passés avec l’Angleterre depuis 1817 ; b) le choc des troupes Hova avec le capitaine de vaisseau Gourbeyre qui, en 1829, prit Tintingue et bombarda ensuite Tamatave : contraintes de battre en retraite, les troupes françaises furent dispersées par les Hova ; c) la loi spéciale édictée en 1845 par la reine, aux termes de laquelle traitants et commerçants étrangers établis à Tananarive étaient mis en demeure de quitter l’Ile ou d’être assujettis aux corvées de la reine, à tous les travaux, et même au « tangena ». Après cet édit, la rupture de toutes relations entre les Hova, la France et l’Angleterre fut nette ; elle devait durer huit années pendant lesquelles Madagascar resta fermée au commerce anglais et français ; d) le grand crédit dont jouissaient auprès de la reine, malgré la rupture officielle, trois Français : Lastelle, un commerçant ; Laborde, un industriel, et Lambert, un diplomate ; e) enfin, le complot tacite des trois Français (surtout Lambert) avec le prince héritier Rakoto (future Radama II) en vue de placer Madagascar sous le protectorat effectif de la France. Ce projet clandestin eut le malheur d’aviver le conflit diplomatique déjà existant entre les deux puissances anglaise et française et, par là, d’être découvert par la reine ; certains historiens rapportent, en effet, que lord Clarendon, avisé du projet par Lambert lui-même en Angleterre, dépêcha aussitôt le Révérend Ellis négocier en faveur de l’influence anglaise à Tananarive ; c’en était assez pour que la reine, éventant le complot, arrêtât et expusât tous les Européens (1857), puis emportée par sa fougue et craignant d’être le jouet des puissances étrangères, persécutât férocement les chrétiens qui professaient le protestantisme anglais : on évalue à plus de 5.000 le nombre des martyre malgaches, victimes de cette persécution politico-religieuse. L’extension du royaume Hova sous le règne  de Ranavalona Ier fut moins rapide que du temps de Radama Ier et, cependant, aussi si non même plus coûteuse. Trois principales expéditions sont à signaler : 1) celle conduite par Rainiharo, alors commander in-chief, chez les Tanala avec 7000 hommes ; 2) celle conduite  par Rainijohary  chez les Bara, rentré à Tananarive, d’une révolte inquiétante ; Rainiharo fut de nouveau désigné pour mater la rébellion avec 5.000 hommes ; 3) celle conduite successivement par Ravalosalama chez les Sakalava de l’Ambongo (1828, 1831, et 1836), par Rainijohary (vers 1840) et par le prince Rainitsimisetra (1842). Ranavalona I ère mourut le 16 août 1861 après 32 ans de règne (1780-1861).

 

RADAMA II : fils de Ranavalona Ier et qui lui succéda sur le trône en 1861. Il était connu avant son élévation à la dignité de roi sous le nom de Prince Rakoto. C’est avec une grande allégresse que le peuple, se sentant soulagé des rigueurs du règne précédent, salua l’avènement du jeune prince, qui se montra d’ailleurs dès le début large, humanitaire et généreux. Aussitôt l’élévation de Radama au trône, Madagascar fut ouverte à tous les étrangers ; liberté complète fut donnée à tous d’enseigner, de prêcher, de se faire baptiser. Les députations diverse s’empressèrent de venir à Madagascar pour complimenter le nouveau souverain : le 26 septembre 1861, la députation anglaise dirigée par le colonel Middleton ; le 8 février, celle de la France, sous la conduite du capitaine de frégate Brossard de Corgigny. Entre temps, Radama avait écrit au Pape Pie IX qui lui répondit par une lettre toute paternelle ; puis à l’Empereur Napoléon III qui lui envoya une ambassade dirigée par le capitaine de vaisseau Dupré, le 28 juillet 1862. Le 12 septembre suivant, il fut signé un traité d’amitié entre le France, représenté par M. Dupré, et Radama II. Le couronnement de Radama fut célébré le 12 septembre 1862 avec une pompe qui n’avait pas encore eu d’égale et en présence de tous les représentants étrangers qu’il comblait de marques d’amitié. Un dernier trait acheva de marquer la libéralité de Radama : un décret de Napoléon III donna l’existence légale à la Société d’exploitation dite Compagnie de Madagascar, œuvre de Lambert (c’est cette charte qui, ayant secrètement conclue et signée par Radama alors qu’il n’était que jeune prince, ne devait pas avoir la ratification de Rasoherina et des Grand de la Cour dans la suite). Toutes ces faveurs faites aux étrangers furent jugées malencontreusement par une partie de la population qui y voyait des actes imprudence, mettant en danger la sécurité du pays. D’ailleurs, dès les premiers jour de mai 1863, le trouble avait été jeté dans la masse par l’apparition d’une certaine épidémie de convulsionnaires appelée « Ramanenjana ». Outre qu’il se montre trop libéral envers les étrangers, Radama II chercha à écarter de l’administration ceux qui étaient en fonction, à commencer par le Premier Ministre, pour donner tout les postes à des très jeunes gens, ses compagnons de plaisir, connus sous le nom de « Menamaso ». Le mécontentement était donc quasi-général ; une simple intrigue d’amour allait en déclencher le tragique dénouement : une de ses favorites, Rasoamieja, ayant été supplantée par une rivale de nom de Rasoandrazana, persuada au Premier Ministre que le chef de Menamaso allait prendre sa place. Rainivoninahitriniony décida la perte des Menamaso. Ceux-ci furent bientôt arrachés du Palais, pourchassés dans les rues, massacrés ; enfin, le 12 mai 1863, le roi Radama II lui-même fut étranglé avec un lamba de soie. Il n’avait régné que deux ans et neuf mois ; son corps fut enseveli secrètement de nuit à Ilafy.

 

RASOHERINA : Veuve de Radama II, connu auparavant sous le nom de Princesse Rabodo, et qui fut élevée au trône en 1863, &après l’assassinat de son mari. Douce bien qu’énergique, Rasoherina gouverna son peuple avec sagesse et fermeté. Avec son règne commença ce que les historiens appellent la période du « Manjakahova » : le pouvoir passa presque tout entier entre les mains de son premier ministre Rainivoninahitriniony, qui devenait ipso facto son époux selon les usages établis depuis Ranavalona I ère. Durant le règne de Rasoherina, de graves difficultés surgirent entre le royaume et le gouvernement français, dont la première fut le peu de cas que les Grands du royaume firent des traités signés par Radama II, trop francophile à leur gré. Aussi le 4 septembre 1863, le capitaine de vaisseau Dupré fit-il une démonstration navale  devant Tamatave pour rappeler le respect dû au traité d’amitié de 1862 passés entre la France et Madagascar. Sur ces entrefaites, Rainivoninahitriniony était supplanté par son frère Rainilaiarivony qui fut élevé à la dignité de Premier Ministre le 14 juillet 1864. Le 24 mars 1866, eut lieu la liquidation de la Cie de Madagascar dissoute par le fait de l’abolition de la charte Lambert ; le Gouvernement Hova paya une indemnité de un million de francs aux actionnaires de la dite compagnie. C’est sous le règne de Rasoherina que fut signé le premier traité d’amitié et de commerce entre les Etas-Unis et Madagascar (14 février 1867). Les dernier jours de Rasoherina furent marqués par un triste événement : alors qu’elle tombait malade, de retour de son voyage à Andevoranto, quelques grands, mécontents de ce que Rainilaiarivony détenait tout le pouvoir et estimant qu’une reine est toujours faible, complotèrent pour renverser le Premier Ministre et pour élire un roi au lieu d’une reine au cas où Rasoherina viendrait à s’éteindre. C’était le prince Rasata, fils de Raharolahy et petit-fils de Rabodosahondra, sœur de Radama Ier, qu’il pensaient élever au trône, et Rainivoninahitriniony à la dignité de Premier Ministre. Mais éventés habilement par Rainilaiarivony, tous ces complots échouèrent. Rasoherina mourut le Ier avril 1868, après avoir reçu le 27 mars le baptême catholique in extremis des mains de J.Laborde (1818-1868).

 

RANAVALONA II : cousine germaine de Rasoherina et qui lui succéda au trône en 1868, connue avant son élévation au trône sous le nom de princesse Ramoma. Première reine chrétienne de Madagascar, Ranavalona II était aussi une souveraine intelligente et active : par les lois qu’elle promulguait et les décisions nettes qu’elle avait prises de rompre avec l’idolâtrie, elle s’est montrée une vraie femme de caractère ; son seul grand tort a été, sans doute’, en faisant de dix évangélistes dix gouverneurs en Imerina, de vouloir faire d’une religion le protestantisme en l’occurrence une religion d’états. Les principaux faits qui marquèrent le règne de Ranavalona II furent : 1) la promulgation du premier code malgache comprenant 101 articles (Iray venty amby zato) laquelle se fit le jour même de son couronnement, le 5 septembre 1868 ; 2) son baptême suivi de son mariage avec le Premier Ministre Rainilaiarivony en l’Eglise du Palais le 19 février 1869 ; 3) l’affranchissement de tous les esclaves importés d’Afrique dits Masombika , le 20 juin 1877 ; 4) la destruction de tous les sampy  (idoles royales) en Imerina : Ikelimalaza, Imanjakatsiora, Ramahavaly etc… les 8, 9 et 10 septembre 1869 ; 5) la promulgation du code malgache des 305 articles (Dimy venty sy telon-jato) le 29 mars 1881 ; 6) enfin, la guerre franco-hova de 1883-1885, dite première guerre franco-hova. Les causes immédiates de cette guerre furent la revendication par le Gouvernement hova de la succession de Laborde (en vertu de l’article 85 du code des 305 articles) et l’implantation du drapeau hova en territoire sakalava. La France vit ce double geste d’un très mauvais œil. Le 17 juin 1882, sur l’ordre du Ministre de la Marine, le capitaine de vaisseau Le Timbre arracha les drapeaux hova plantés à Ampasimena, dans la baie d’Ampasindava. Ce que voyant et ne voulant pas rompre complètement avec la France dont il prit les réclamations en considération, Rainilaiarivony envoya en France le Ier août 1882 une ambassade composée de Ravoninahitriniarivo et de Ramanarika assistés de leurs interprètes, Andrianisa et Marc Rabibisoa. Le Ministre des Affaires Etrangères Duclerc, refusa de les recevoir et les opérations commencèrent l’année suivante. Le 16 mai 1883, l’amiral Pierre s’empara de Majunga après une résistance acharnée faite par 2.000 Hova qui s’y étaient fortifiés. Se rendant de là à la côte Est, l’amiral adressa à la Reine devant Tamatave un ultimatum en forme. Le 9 juin, le gouvernement hova rejeta l’ultimatum, et, le lendemain, l’amiral Pierre bombarda et prit Tamatave. C’est sur ces entrefaites que, le 14 juillet 1883, mourut Ranavalona II, après un règne de 15 ans. (1829-1883).

 

RANAVALONA III : dernière reine de la monarchie hova. Ayant nom Razafindrahety avant d’être élevée au trône, Ranavalona III, née le 22 novembre 1845, était fille de Randriantsimianatra, seigneur féodal de la majeur partie d’Amoronkay, et de Raketaka ; elle était, par sa mère descendante au 6ème degré, de Rasoherimananitany femme d’Andriambelomasina. Tandis que les cousins germains Radama II, Rasoherina et Ranavalona II étaient des descendants au 3ème degré de Ramboakovelo, petite-fille de Rasoherimananitany, Ranavalona III était, elle, descendante au 4èmè degré de Razafinandriamanitra, sœur de Ramboakavelo. Veuve de Ratrimoarivony (frère de Ramahatra) depuis 3 mois à peine, Razafindrahety fut appelée à monter sur le trône le 22 novembre 1883. Le règne de Ranavalona III, qui dura seize ans, fut des plus bouleversés. Succédant à Ranavalona II, décédée alors que la première guerre franco-hova n’était pas encore finie, c’est elle qui dut payer l’indemnité de guerre de 10 millions. L’état du protectorat larvaire dans lequel fut  mis habilement  Madagascar suscita mille soucis à la reine : dans la province de Tuléar, les Sakalava de Fiherenana, révoltés, lynchèrent les colons français, ordre fut aussitôt donnée par le résident français à Ranavalona de réprimer la tribu en sédition. Rainimiadana, puis Ramahatra, y furent successivement envoyés par la reine. D’autre part, les clauses équivoques du traité de 1885 concernant l’exequatur mettaient souvent aux prises le résident français et le Gouvernement malgache. Celui-ci resta intraitable, et la France, profitant de l’occasion attendue depuis longtemps, résolut de s’emparer de Madagascar en montant jusqu’à Tananarive . Ce fut chose faite le 30 septembre 1895. Un mois et vingt-trois jours après la prise de Tananarive, qui consacra, cette fois, bien en forme, le protectorat français, éclata le mouvement insurrectionnel des Manalamba, qui devait s’étendre en mars 1896 à de nombreux points de l’île. A Ranavalona III revint la lourde charge d’exhorter  le peuple au calme et de pacifier les esprits. Ses efforts furent pourtant vains. En septembre 1896, le résident général Laroche fut remplacé par le Général Gallieni ; celui-ci, à la poigne dure, après avoir condamné et exécuté quelques chefs rebelles, rendirent un arrêté abolissant la royauté à Madagascar, le 28 février, 1897.  Le même jour, à 3 heures du matin, Ranavalona III  destituée, partit en exil pour la Réunion, avec une escorte composée de sa tante Ramasindrazana et de sa sœur Rasendranoro qui devait mourir sur le bateau en mettant au monde une fille. De la Réunion, le Gouvernement français dirigea Ranavalona III après quelques années sur Alger, où elle mourut en 1917, âgée de 71 ans. Traitée avec égard dans se deux séjours, elle reçut de la France une pension de 25 000 frs à la Réunion et de 35 000 frs en Algérie. C’est seulement le 31 octobre 1938 que, selon ses désirs explicites avant sa mort en pays d’exil, les dépouilles mortelles de Ranavalona III furent transféré par le Gouvernement français à Tananarive  pour être ensevelies, au mausolée royal du Rova. Malgré son règne bouleversé, et qui fut comme un tissu de désastres pour elle et pour son pays, Ranavalona III se montra toujours une reine vaillante, intelligente, sympathique et pieuse. Loin d’être un simple mannequin entre les mains du Premier Ministre Rainilaiarivony, comme veulent le faire croire certains historiens, elle géra personnellement les affaires de l’Etat. Elle fixa la date de Fandroana, non plus comme auparavant, au Ier jour de la lune d’Alahamady, mais au 22 novembre, date anniversaire de sa naissance et de son couronnement. Elle fit porter principalement ses efforts sur l’enseignement ; c’est ainsi qu’elle nomma un Ministre de l’Instruction publique qui devait être renseigné périodiquement sur le nombre des écoles et de leurs effectifs par tout le royaume ; qu’elle envoya, tous les ans, des inspecteurs d’écoles dans chaque « faritany » pour constater les progrès réalisés, félicitant  en public les bons élèves et blâmant les médiocres : à ceux-là, on donna une piastre à chacun en récompense (un bœuf coûtait à l’époque trois piastre) ;quant aux élèves paresseux, ils recevaient semonces et bastonnades en public. Au point de vue administratif, on sait que, sous Ranavalona III, Madagascar avait une organisation et une armature bien établies : toute l’Ile comprenait deux grandes circonscriptions : 1) l’Imerina, divisée en 6 provinces ; 2) les régions soumises à l’Imerina, divisées en 11 provinces à la tête de chacune desquelles était un chef de région ou « Komandy » ; c’étaient l’Antakarana, le Sihanaka, le Boina, le Bezanozano, le Betsimisaraka, le Betsileo, l’Antaimoro, le Menabe, le Fiherenana, le Bara et l’Antanosy. Enfin, il ne faut pas oublier que Ranavalona III était une reine pieuse : ancienne élève des Ecoles F.F.M.A. de Faravohitra et L.M.S. d’Ambodinandohalo, elle resta bonne chrétienne jusqu’à la fin. Quand, quelques temps après la prise de Tananarive, l’évêque anglican Kestell-Cornih (père), venu la saluer avant de rentrer en Europe, l’exhorta à être vaillante et forte devant toute éventualité et appela la bénédiction sur elle et sur son pays, elle s’empressa de se mettre à genoux et de prier ; après quoi, elle se recommanda aux bonnes prières du bishop. (1846-1917)

 

 

 

 

« ROYAUME D’ANTANANARIVO »

 

ANDRIANJAKANAVALOMANDIMBY : second fils d’Andriamasinavalona et qu’il plaça à Tananarive quand il partagea ses Etats entre ses quatre fils. La tradition rapporte qu’après ses partages, les quatre fils d’Andriamasinavalona vivaient en profonde discorde, au point que quelques un d’entre eux firent appel à d’autres tribus ou à des bandes de pillards pour attaquer leurs propres frères qu’ils jalousaient. Andrianjakanavalomandimby aurait, dit-on, agi ainsi. Il régna  de 1710 à 1727 environ.

 

 

« ROYAUME D’AMBOHIDRATRIMO »

 

ANDRIANTOMPONIMERINA : troisième fils d’Andriamasinavalona qu’il plaça à Ambohidratrimo quand il eut partagé ses Etats entre ses quatre fils en 1710. Des quatre frères Andriantomponimerina se montra le plus méchant et le plus insolent, poussant son irrévérence jusqu’ à retenir traîtreusement son vieux père prisonnier chez lui à Ambohidratrimo, sept années durant. C’est encore ce misérable prince qui eut la malencontreuse idée d’appeler les Sakalava de l’ouest pour combattre ses frères, rois d’Ambohimanga et de Tananarive. Mais son ignominieux projet ne réussit guère. Il mourut en 1737, laissant le trône à son fils Andriamananimerina.

 

ANDRIAMANANIMERINA : fils et successeur d’Andriantomponimerina sur le trône d’Ambohidratrimo vers 1737. Bien meilleur que son père, il était animé de son peuple et s’entendait assez bien avec ses cousins, les rois d’Ambohidrabiby. L’histoire rapporte que sa femme Ramorabe s’affectionna particulièrement pour leur petit neveu, le jeune Imboasalama, qui venait souvent d’Ambohimanga pour se rendre visite. Ramorabe prédisait alors, dit-on, l’avenir du futur Andrianampoinimerina ; ces prédictions ne pouvaient manquer d’exciter la jalousie des autres jeunes princes : c’est de qui fut sans doute, à l’origine de la haine qui poussa Andrianjafy à vouloir perdre son neveu.

 

                                                                                                         Par Hermann RAZAKAMBELO

 

 


16/12/2010
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